La 2ème Division Blindée du général Leclerc débarque en Normandie le 1er août 1944. Après avoir participé aux combats dans l'ouest elle est chargée de libérer Paris. La libération de l’Île-de-France s'échelonne du 15 au 31 août 1944. Elle est le fait soit de la 2e DB, soit des Américains, soit de groupes FFI.
Depuis la mi-1944, devant l'avancée des troupes alliées débarquées le 6 juin en Normandie, une ceinture de défense est mise en place au sud et à l'ouest de Paris. Cette ceinture comporte plusieurs points d'appui dont celui constitué autour du Christ de Saclay.
Le 23 août 1944, le jour est à peine levé sur Arpajon quand les colonnes de la 2e DB s’ébranlent en direction de Paris. En fin de matinée, Leclerc installe son PC à Rambouillet, où l’attend le lieutenant Bergamain, couvert de sang. Parti le 21 avec Guillebon, il vient d’avoir un violent accrochage sur la route de Trappes. Puis arrive Guillebon lui-même, de retour d’une reconnaissance vers Arpajon où,
en revanche, la résistance semble plus diluée.
Ces informations suffisent au général pour décider des opérations du lendemain. LE GTV (Groupement Tactique Warabiot) se dirigera vers le centre de Paris par Arpajon et Sceaux, tandis que le GTL (Groupement Tactique Langlade), de son côté, opérera à l’ouest de la ville en passant par Villacoublay, Meudon et le pont de Sèvres ; quant au GTD (Groupement Tactique Dio), il appuiera le GTV et, si besoin, le GTL, son principal objectif restant toutefois de « nettoyer le centre de Paris ».
À 18 heures, Leclerc signe un ordre d’opérations qui débute par cette définition laconique de la mission de la division : « S’emparer de Paris. » Un message du général de Gaulle lui a été porté dans l’après-midi à Rambouillet. Message très bref, mais dont les trois derniers mots font chaud au cœur du patron de la 2e DB : « Je vous embrasse ». Le soir même, de Gaulle vient le rejoindre à son PC pour une nuit de veillée d’armes. Le 24 août 1944 à 7 heures, les groupements tactiques commencent leur progression selon les instructions prévues.
La 2ème DB se scinde en 2 Groupements Tactiques (GT), l'un avançant vers la porte d'Orléans par la RN20 et l'autre (le GTL) progressant vers le pont de Sèvres via le plateau de Saclay. La 2e DB est suivie par la 4e division blindée US.
Le G.T. Langlade se lance vers Paris, dans l'ordre : le sous-groupement Massu, le PC Langlade, le sous-groupement Minjonnet. L'itinéraire prévu traverse Cernay la Ville, Choisel, Senlisse, Saint-Forget, Chevreuse, Saint Rémy, Cressely, Châteaufort, Toussus-le-Noble, Jouy en Josas, Villacoublay, Clamart, Meudon, Pont de Sèvres.
Arrivé sur le Plateau de Saclay, le sous-groupement Massu part vers Toussus-le-Noble et là, ses chars (2e bataillon du Régiment de Marche du Tchad) se heurtent à un barrage de canons ennemis de 88mm qui détruisent trois Sherman. Il descend ensuite vers Jouy-en-Josas par les Loges-en-Josas. Il prend ensuite la tête du Groupement, vers Villacoublay et Clamart. Ses reconnaissances parcourent la RN l86 (actuelle A86), le Clos, l’aérodrome de Villacoublay.
Le 24 août 1944, les chars de la 2e DB passent sur la RN 186 devant le monument du capitaine Édouard Tarron installé en face de la base militaire de Villacoublay.
Minjonnet avec son sous-groupement déboite de la route principale pour contourner Toussus-le-Noble par Saclay et descendre vers Jouy-en-Josas. Au Petit-Jouy, où les Sherman se sont engagés, il faut plus de deux heures de combat farouche pour réduire une importante résistance ennemie.
Le GT Langlade reprend sa progression, Minjonnet doit à nouveau faire face à des résistances allemandes en arrivant au rond-point du Petit-Clamart, il poursuit tout en maintenant des éléments en arrière à Jouy-en- Josas et à Villacoublay.
Aux environs de 20h30, Massu est au pont de Sèvres, mais doit s'arrêter, au loin les cloches célèbrent l'entrée de Dronne dans Paris...
C’est donc pour célébrer le passage et la libération de Vélizy-Villacoublay par la 2e DB que la municipalité a décidé l’achat d’une borne pour rendre hommage aux soldats qui ont pénétré dans la ville par l’actuelle rue de la Division Leclerc.
Cette borne, installée au croisement de la rue de la Division Leclerc et de l’avenue de Picardie, sera inaugurée le mercredi 08 mai 2019, à l’occasion des célébrations du 74e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
À QUOI CORRESPONDENT CES BORNES ?
Les « Bornes du serment de Koufra » matérialisent la voie empruntée par la 2ème DB sous les ordres du général Leclerc depuis son débarquement en Normandie jusqu’à la prise de Strasbourg, objet du serment de Koufra en Libye, le 23 novembre 1944.
Le projet de la Voie de la 2ème DB a été initié par Mme Ghyslène LEBARBENCHON, Mairesse de Saint-Martin-de-Varreville, avec le concours de son conseil municipal. C'est, en effet, sur une plage baptisée par les américains du nom codé « UTAH BEACH » située sur cette commune normande que la division Leclerc a débarqué le 1er août 1944.
Une première borne a été installée en 2004 auprès du mémorial déjà existant sur la plage, bientôt suivie par l’implantation de nombreuses autres bornes sur les communes intéressées pour symboliser ce passage.
Cette « Voie de la 2ème DB » s'apparente à la « Voie de la Liberté » dont elle a repris le symbolisme, mais s'en distingue par son tracé qui suit le chemin parcouru par la Division Leclerc.
Les « Bornes du serment de Koufra » ont donc l'aspect des bornes de la « Voie de la Liberté », avec notamment :
- le flambeau de la statue de la Liberté sortant des flots de l'Atlantique
- l'insigne Ⓐ de l'Armée Patton sur le flambeau
- les 48 étoiles de la bannière américaine (l'Alaska et Hawaï n'étaient pas encore rattachés)
Mais s'en distinguent par :
- l’insigne de la 2ème DB
- l’inscription « Borne du serment de Koufra »
- l’inscription « Voie de la 2ème D.B. 1944-1945 »
- La distance entre St Martin de Varreville et le lieu de la borne (pour Vélizy-Villacoublay : 543 Km).
Et comme en France tout finit par des chansons...
Voici un magnifique texte de Jean Goujon, qui rappelle que la libération de la France est aussi venue du continent Africain.
Chanson LECLERC extraite du spectacle de Jean GOUJON « Les Chemins de la Liberté ».
Paroles : Jean Goujon
Musique : Christophe Brouillé, Éric Gaillardon
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