LES RAMEAUX

Le Christ entrant dans Jérusalem par Hippolyte Flandrin - 1842.
Le Christ entrant dans Jérusalem par Hippolyte Flandrin - 1842.

Le dimanche des Rameaux est dans le calendrier liturgique chrétien le dimanche qui précède le dimanche de Pâques et qui débute la Semaine Sainte (1). Il commémore l'entrée triomphale que fit Jésus à Jérusalem six jours avant la Pâque juive, soit quatre jours avant son arrestation et le début de la passion du Christ. Elle a donc lieu vers la fin du carême et se veut une reconstitution d'un événement précis, dans le but de faire revivre au fidèle les temps forts des évangiles.

 

 

En effet, ceux-ci rapportent que lors de son arrivée à Jérusalem, le Christ fit son entrée assis sur un âne et que « La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin ; d'autres coupèrent des branches d'arbres, et en jonchèrent la route. Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient : Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts ! » (2)

Le terme de Rameaux vient du fait que traditionnellement, les fidèles utilisent des branches coupées aux arbres afin de les faire bénir lors de la cette fête. La nature de l'arbre utilisé dépend évidemment des régions du monde où cette fête est célébrée, la tradition évangélique parlant de branche de palmes, cet arbre étant particulièrement répandu à l'époque. Le déroulement de la procession va aussi varier selon les contextes locaux (3). Celle-ci pouvant s'avérer plus ou moins longue, pouvant ainsi relier deux églises entre elles, ou bien débuter plus simplement à proximité de l'église où aura lieu la messe.

Une fois la procession terminée commence la « Messe de la passion », durant laquelle les rameaux seront bénis. À l'issue de la messe, les fidèles peuvent ramener les rameaux chez eux, et les conserver jusque l'année suivante afin de les utiliser pour le mercredi des Cendres.

 

On notera que le terme « Hosanna », qu'utilise la foule pour saluer l'entrée du Christ fait ici son apparition dans les évangiles. Il signifie en hébreu « Sauve-nous maintenant » ou « Sauve, nous t'en prions » et sera fréquemment utilisé dans la liturgie catholique, manifestant ainsi que la foi a pour finalité le salut des âmes.

La fête des Rameaux inaugure donc la semaine sainte et la dernière semaine du carême. Elle constitue un des temps forts de la vie religieuse, car elle permet aux fidèles de revivre les derniers moments de la vie du Christ, de son entrée triomphale à Jérusalem jusqu'à la Crucifixion.

• Bénédiction des rameaux •

La procession des rameaux est rapportée tout d'abord par Ethérie vers la fin du 5ème siècle comme un rite hiérosolymitain (de Jérusalem). En Occident, les rameaux étaient seulement tenus en main lors de la lecture de l'évangile, tandis qu'en Gaule, une bénédiction spéciale était donnée aux fidèles et non aux rameaux. La procession s'ajouta au fil du temps et les rameaux prirent une importance supplémentaire qui amena à leur sanctification par bénédiction sacerdotale.

© The Metropolitan Museum of Art - New York
© The Metropolitan Museum of Art - New York.

LE CHRIST DES RAMEAUX (XVe siècle)

Le Christ est représenté lors de son entrée triomphale dans la ville de Jérusalem, telle qu'elle est décrite dans les Évangiles. Vêtu de pourpre en signe de souveraineté, il bénit de la main droite et de la gauche tient la bride de l'âne qu'il chevauche. L'allure majestueuse du Christ et son visage sévère contrastent délibérément avec la simplicité rustique de sa monture. Cette sculpture a été utilisée pour la procession du dimanche des Rameaux.

 

Dans les villes allemandes au Moyen Âge, une effigie sculptée du Christ sur son âne muni de roulettes (en allemand Palmesel, « âne des Rameaux ») était tirée dans les rues et à son passage des rameaux étaient jetés à terre. 

L'épisode évangélique était ainsi évoqué de façon théâtrale. La sculpture tenait le rôle du Christ, et les fidèles celui de la foule répandant des palmes et l'acclamant à Jérusalem. Le style de l'œuvre est représentatif d'une tendance de la sculpture allemande gothique tardive, notamment en Souabe, que caractérise le traitement décoratif des plis souples et parallèles des vêtements. L'ample tunique du Christ se déploie largement en formant un beau réseau de lignes courbes en contrepoint des boucles de la chevelure et des traits fins du visage délicatement sculpté.

Références

1. La semaine sainte se terminant par la célébration de la Pâque.

2. Matthieu : 21.8-9. Cet événement est relaté de façon similaire par Marc (11.8-10), Luc (19.36-28) et Jean (12.12-13).

3. Voir la liste des arbres selon pays sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Dimanche_des_Rameaux


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