LES ABEILLES DE VÉLIZY

Ruches de Vélizy. Extraction d’un cadre avec un lève-cadres.
Ruches de Vélizy. Extraction d’un cadre avec un lève-cadres.

Vendredi dernier, passant par hasard à côté de l’ancienne église Saint-Denis de Vélizy-Villacoublay, nous avons rencontré, deux membres de l’association BeeOsphère, Didier Arlot et Jean-Luc Faugère, qui inspectaient l’état des ruches.

 

Cet hiver, ce rucher historique de BeeOsphère a subi 75% de pertes, ce qui oblige à acheter de nouveaux essaims, occasionnant des frais toujours en hausse pour l’association. 

Jean-Luc Faugère et Didier Arlot de l'association BeeOsphère.
Jean-Luc Faugère et Didier Arlot de l'association BeeOsphère.

D’ailleurs, Didier et Jean-Luc venaient justement d’installer dans une ruche un nouvel essaim d’abeilles noires qu’ils venaient d’acheter chez Beeopic (Buc -78), spécialisé dans l'élevage des reines.

L’abeille noire était historiquement présente en France mais a été délaissée par les apiculteurs car elle était moins productive et soi-disant plus agressive. Elle est en voie de disparition… Merci donc à l’association BeeOsphère de participer à sa réintroduction et favoriser ainsi sa présence en France.

Par contre, sur une autre ruche, ils ont constaté une forte activité et le contrôle de sa hausse permet d’espérer un beau rendement.

Enfumoir utilisé par BeeOsphère.
Enfumoir utilisé par BeeOsphère.

Enfumer les abeilles

Les abeilles réagissent à l’enfumage en gagnant les cellules à miel pour s’y gorger de nutriments : elles se préparent ainsi à quitter l’endroit par peur du feu. La panse pleine de miel, l’abeille ne peut plus recourber son abdomen pour piquer et n’a plus guère envie d’attaquer.

Allumer un enfumoir et y maintenir une combustion constante pendant toute la durée de l’inspection d’une colonie est un art.

 

Le bon combustible se consomme lentement et produit une fumée froide. Du bois légèrement pourri, des tailles diverses et des aiguilles de pin conviennent bien, mais il est aussi possible d’utiliser un tissu en coton grossier ou de la paille compressée.

L’association BeeOsphère a installé des ruches sur 4 sites à Vélizy-Villacoublay :

- Rucher de l'ancienne église Saint-Denis.

- 2 ruches sur le toit du centre commercial Vélizy 2.

- 2 ruches sur le bâtiment l’Ariane (Vélizy Association).

- Rucher de « Vélizy Valley » (à proximité des locaux de l’entreprise Clarion- rue Grange Dame-Rose).

 

 Et sur deux autres sites en dehors de Vélizy : au centre commercial ULIS 2 et à Custines en Meurthe et Moselle (sur l'emprise des bâtiments de Clarion Europe).

À Propos de l’Abeille Noire

L'Abeille Noire (Apis mellifera mellifera) est une sous-espèce de l'abeille européenne Apis mellifera.

Cette abeille locale indigène a une carte d'identité génétique spécifique à son évolution avec le climat ouest européen. Sa répartition naturelle va des Pyrénées jusqu'à la Scandinavie, espace qu'elle a colonisé depuis près d'un million d'années. Elle a survécu à deux glaciations.

 

C'est ce qui fait d'elle une abeille d'une super-adaptabilité à ce climat et à ses aléas.

Utilisée pour la production de miel en Europe de l'ouest jusque dans la seconde moitié du XXème siècle, ses populations régressent depuis 50 ans. La mondialisation des échanges a permis l'importation massive d'autres sous-espèces d'abeilles très productives, sur l'ensemble de son aire de répartition. Le métissage forcé entre ces abeilles "exotiques" importées et notre abeille locale entraine la disparition de son patrimoine génétique. Les caractères spécifiques à son adaptabilité déclinent inexorablement.  Cette super-abeille ouest européenne est en train de s'effacer de nos territoires.

Réputée, à tort, comme plus agressive et moins productive que les autres sous-espèces d'abeilles, elle a peu à peu été abandonnée ou délaissée par les apiculteurs professionnels et amateurs. Sa régression connait, depuis le début des années 2000, une accélération sans précédent qui fait craindre à moyen terme sa disparition définitive. Elle a déjà disparue de certains pays européens.

 

 

La rationalisation des élevages d'abeilles s'est faite, comme pour d'autres élevages domestiques, au détriment des caractères de rusticité, d'adaptations climatiques et géographiques nécessaires au maintien de l'espèce. Les échanges mondiaux d'abeilles ont également mondialisés les souches de pathogènes et les parasites des abeilles. À tel point que la survie et le maintien d'Apis mellifera en milieu naturel sont extrêmement compromis.

Les modes de productions agricoles jouent également un rôle important dans sa disparition. La parcellisation des paysages, la monoculture, les pesticides, font qu'elle se maintient difficilement à l'état sauvage.

 

Source : Conservatoire de l'Abeille Noire d'Ile de France.


Écrire commentaire

Commentaires: 0