CÉRÉMONIE COMMÉMORATIVE DES AS DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

L’armée de l’air a décidé de consacrer l’année 2017 aux As (aviateurs ayant obtenu au moins cinq victoires en combat aérien homologuées) combattants et héros de l’air du premier conflit mondial. À cette occasion, une cérémonie commémorative aura lieu le vendredi 22 septembre aux Invalides, à Paris.

 

En 1916, les combats de Verdun, qui constituent la première grande bataille dans laquelle Français et Allemands luttent pour l’acquisition de la supériorité aérienne et pour la maîtrise de la troisième dimension, permettent l’avènement des pilotes de chasse. Ainsi, le pilote Jean Navarre devient la « sentinelle de Verdun » tandis que Georges Guynemer et Charles Nungesser accèdent à la notoriété grâce à la presse qui propage leurs exploits. Georges Guynemer est dès lors le premier à avoir été qualifié de « chevalier du ciel » en 1915. Il est la référence parmi les as, l’archétype de l’As, qui véhicule le modèle chevaleresque comme creuset identitaire. Leurs exploits de 1914-1918 ont survécu jusqu’à aujourd’hui et constituent un puissant symbole identitaire pour les aviateurs de l’armée de l’air, dont les appareils portent des insignes d’escadrilles remontant parfois jusqu’à cette époque.

Arrivée de la Patrouille de France à Vélizy-Villacoublay, en vue de la cérémonie du 22 septembre 2017 aux Invalides.

En 1914, l’aéronautique militaire française remplit des missions d’observation, de reconnaissance et de réglage d’artillerie. Elle prend son essor en 1915 avec le développement du bombardement aérien et de la chasse. L’attention se porte sur des combattants d’un genre nouveau, les aviateurs, qui sont le plus souvent issus de l’infanterie, de la cavalerie, de l’artillerie et du génie. Parmi eux, les pilotes de chasse rivalisent d’adresse pour abattre des avions adverses.

 

En 1916, les combats de Verdun, qui constituent la première grande bataille dans laquelle Français et Allemands luttent pour l’acquisition de la supériorité aérienne et pour la maîtrise de la troisième dimension, permettent l’avènement des pilotes de chasse. Ainsi, le pilote Jean Navarre devient la « sentinelle de Verdun » et les exploits guerriers de Georges Guynemer et de Charles Nungesser accèdent à la notoriété grâce à la presse qui propage leurs exploits. Certains des as les plus célèbres font partie de l’escadrille des « Cigognes » commandée par le capitaine Antonin Brocard.

Pendant la Grande Guerre, la presse patriotique célèbre les as en valorisant leurs exploits. Surnommés « les chevaliers du ciel », en référence aux chevaliers du Moyen Âge, ils deviennent, sous la plume de romanciers, de véritables demi-dieux. Georges Guynemer est le premier à avoir été qualifié de « chevalier du ciel » en 1915. Il est la référence parmi les as, l’archétype de l’as, qui véhicule le modèle chevaleresque comme creuset identitaire. Pour décrire les combats aériens, les écrivains reprennent les références médiévales de la tradition chevaleresque, perpétuée par la cavalerie.

 

En quatre années de guerre, 16.834 aviateurs français obtiennent un brevet de pilote militaire, toutes spécialités confondues. Ils revendiquent un total de 3.950 victoires aériennes officielles. Près de la moitié est remportée par seulement 1 % des aviateurs, les 189 as qui ont abattu 1814 appareils ennemis.

12 portraits d’As Français

(De gauche à droite)

René Fonck (1894-1953)

75 victoires

Engagé en 1914 dans l’arme du génie, il devient pilote en 1915 et assure des missions d’observation. Affecté aux « Cigognes », sa vue et son adresse exceptionnelle au tir lui permettent d’accumuler douze doublés, quatre triplés plus deux sextuplés les 10 mai et le 26 septembre 1918. Le lieutenant Fonck est l’« As des As » des armées alliées.

 

Georges Guynemer (1894-1917)

53 victoires

Engagé fin 1914 comme élève-mécanicien, il se révèle en 1915 comme pilote de chasse aux « Cigognes ». Ce combattant tenace, à bord de son appareil baptisé le « Vieux Charles », ne lâche jamais un ennemi engagé. Le capitaine Guynemer disparaît le 11 septembre 1917 durant un duel aérien et devient « le héros légendaire tombé en plein ciel de gloire ».

 

Charles Nungesser (1892-1927)

45 victoires

Ce cavalier devient pilote en 1915 pour le bombardement puis la chasse. Bien que gravement blessé plusieurs fois, refusant une longue convalescence, il vole malgré la douleur et est surnommé « L’indestructible ». Après avoir créé une école d’aviation, il disparaît en survolant l’océan Atlantique.

 

Georges Madon (1892-1924)

41 victoires

Pilote en 1914, il réalise des missions de reconnaissance, de bombardements nocturnes et de réglage d’artillerie. Passé dans la chasse en 1916, le capitaine Madon a pour devise « Qui s’y frotte s’y pique » et obtient quatre victoires aériennes le 1er juin 1918. Il meurt en service aérien commandé au cours d’une exhibition aérienne.

Maurice Boyaux (1888-1918)

35 victoires

Joueur international de rugby, ce sportif sert comme pilote en 1915. Après avoir été moniteur dans une école d’aviation, il rejoint l’« escadrille des sportifs » où il accomplit des missions de chasse. Le lieutenant Boyaux remporte un triplé le 22 juillet 1918. Pionnier du bombardement d’assaut, il est tué le 16 septembre 1918 lors de l’attaque d’un ballon.

 

Léon Bourjade (1889-1924)

28 victoires

Artilleur en 1914, il combat au sol jusqu’en 1917 où il rejoint l’aviation. Le lieutenant Bourjade se spécialise dans l’attaque de ballons d’observation allemands et en abat 26, dont un doublé le 29 octobre 1918. L’expression « atterrir à la Bourjade » rend hommage à sa maîtrise du pilotage. Ordonné prêtre, il meurt d’épuisement au service de son prochain.

 

René Dorme (1894-1917)

23 victoires

Artilleur, il passe dans l’aviation en 1915. Le sous-lieutenant Dorme inaugure en janvier 1916 les vols de protection de nuit sur Paris. Intégrant en juillet de la même année le prestigieux groupe de chasse des « Cigognes », cette force tranquille est surnommée « le Père ». Il est abattu le 25 mai 1917 pendant un vol en patrouille.

 

Alfred Heurtaux (1893-1985)

21 victoires

Hussard, il est versé dans l’aéronautique fin 1914 pour obtenir son brevet de pilotage l’année suivante. Le 9 novembre 1916, le lieutenant Heurtaux prend le commandement de l’escadrille des « Cigognes » à l’âge de 23 ans. Refusant la défaite de 1940, il s’engage dans la résistance, est arrêté puis déporté. Général en 1945, il est fait compagnon de la Libération.

Jean Navarre (1895-1919)

12 victoires

Ce pilote démontre en 1914-1915 un grand sang-froid lors de missions spéciales, de reconnaissance et de bombardement. Initiateur de la chasse en monoplace, le sous-lieutenant Navarre se distingue pendant les combats de mars 1916 où il gagne le surnom de « sentinelle de Verdun ». Il se tue au cours d’une démonstration aérienne.

 

Dieudonné Costes (1892-1973)

8 victoires

Breveté pilote en 1915, il est affecté en 1916 sur le front d’Orient. Le sous-lieutenant Costes y effectue des bombardements de nuit et des combats aériens. Démobilisé, il est pilote de ligne, d’essai et de raid. Après des records de distance et un tour du monde, ce défricheur d’horizon réussit en 1930 la première traversée de l’océan Atlantique d’est en ouest.

 

Joseph Vuillemin (1883-1963)

7 victoires

Débutant la guerre de 1914 dans l’aéronautique, il participe aux batailles de Verdun et de la Somme. Le commandant Vuillemin dirige en février 1918 la première escadre de bombardement de jour. Nommé général, il conduit le raid « Croisière Noire » en 1933-1934 puis est nommé en 1938 chef d’état-major général de l’armée de l’Air.

 

Adolphe Pégoud (1889-1915)

6 victoires

Pionnier de l’acrobatie aérienne, il est le premier en 1913 à sauter en parachute depuis un avion puis à faire un looping devant un public. Chasseur, le sous-lieutenant Pégoud s’adjuge un doublé en février 1915 puis, en avril, devient le premier aviateur français consacré « As » au communiqué des armées. Il tombe en combat aérien le 31 août 1915.

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